Quel temps magnifique! S'écria le jeune Yoshi' allongé aux bords de la rivière alimentant le lac.

Il y avait longtemps qu'il n'avait pas pus se relaxer. Ce n'était pas vraiment les cours qui le dérangaient, mais voir la tête de certain l'ennuyait au plus haut point. Ainsi, comme le dernier cours avait été annulé, le jeune garçon s'était laissé tenté par une balade qui se finit au point d'eau. Le vent était léger et le soleil suffisamment brillant pour ne pas suer à grosse goutte. Une question se posa alors : Avait-il le droit de se baigner?

Le problème avec Yoshi', c'est que, selon l'endroit, il ne peut rester en place. De plus, une idée lui vint à l'esprit en regardant la surface bleu translucide du lac. Depuis qu'il était arrivé dans cette académie, il n'avait de cesse de s'entrainer à utiliser ses pouvoirs. Les cours de spécialité kikai lui ont même apprit à en acquérir un "nouveau" (qui n'est, au final, qu'une extensions du sien). Le jeune étudiant le trouvait à la fois intéressant mais aussi contraignant. Intéressant dans le sens où il pouvait malaxer une parti de l'espace qui l'entourait, le comprimer au creux de ses mains et le relâcher violemment. Ainsi, tel un élastique, l'espace reprenait sa place en provoquant une onde de choque plus ou moins puissante selon l'espace qu'il comprimait. ce qui faisait partie des désavantage de cette technique qui, en plus de prendre du temps à sa réalisation, demandait beaucoup d'énergie. En bref, une technique dite "Onde Damoclès".
Non, l'autre intérêt de ces cours, c'était que le jeune spacio-kinésite avait apprit à utiliser différemment son pouvoir en lui créant des formes plus complexe ou en bougeant la masse bloqué, ce qu'il n'avait jamais eu l'idée de faire jusqu’à maintenant.

L'étudiant se leva et regarda la surface plane du lac. Il prit une inspiration, prit position et leva les mains. Il se concentra un instant et d'un mouvement sec des poignets, bloqua une petite partie du lac, genre trente centimètre sur trente centimètre sur trente centimètre (on est dans l'espace) et tenta de la soulever. En faite, il avait essayé de matérialiser comme une boite cubique qui retenait l'eau.
L'exercice n'était pas de tout repos et requérait toute l'attention et la concentration du jeune Yoshi'. Enfin, après un moment, centimètre par centimètre, la masse d'eau bloqué, dépassa du niveau du lac et continuait son ascension.
De grosses gouttes de sueur perlaient sur le visage tordu par la concentration. Au fur et à mesure que s'élevait le cube, laissant au passage une empreinte cubique, l'étudiant le fit venir vers lui.
Le processus, jusque la, avait au moins durée cinq minutes, mais Yoshi' ne désespérait pas. Enfin, la vitesse du bloc liquide changea exponentiellement et les minutes devinrent des secondes au moment où le bloc arriva à destination, à savoir, devant les mains de l'étudiant qui le souleva en quelques secondes au dessus de sa tête (à savoir cinq secondes) et... Tous s'accéléra tout d'un coup.
En levant les bras, il suivit tout naturellement du regard son oeuvre, mais observa aussi le soleil à son zénith. Soudain éblouit par tant de clarté et perdant du même coup sa concentration, le bloc se fissura et l'eau tomba inéluctablement sur l'étudiant surprit de son exploit.

[Haha, Sésé #2 ]

Trois mois... Durant tout ce temps, j'ai cherché l'ombre en vain. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est comme si elle avait disparue. Avec Antoine. Beaucoup pensent que l'ombre n'était rien de plus qu'un mauvais cauchemar collectif. Ils sont idiots.

J'en ai marre de ressasser le passé. Bon, d'accord, Avec presque cinq cent ans de vie sur terre, c'est assez difficile de faire autrement. Pourquoi suis-je incapable de me tourner vers l'avenir?

Pourquoi en ai-je peur?

Il fait beau aujourd'hui. Le ciel a seché ses larmes. Même lui à tourné la page, prêt à accueillir le lendemain les bras ouverts. De puissants rayons de soleil filtraient à travers les nuages, illuminant la surface du lac.

Tout est si beau, lorsque l'on prend le temps de regarder. Étendu à l'ombre d'un chène, je me leva, et m'approcha de l'eau. Malgré l'éternité que j'ai dépensé à regarder les animaux marins, jamais je ne m'en suis lassé.

Les quelques poissons qui osaient s'approcher de la rive semblaient me fixer de leur grand yeux globuleux, comme s'il attendaient quelque chose...

Tout à coup, l'eau fut perturbée. Les poissons prirent la fuite, se dirigeant vers l'est. Selon toute logique, il devait donc se passer quelque chose d'étrange dans l'autre direction... Un regard vers la gauche me confirma la chose. Un élève de Kitai sans doute, qui avait décidé de prendre l'après-midi de congé. Ou peut-être qu'il n'en a pas le courage, et que le cours à simplement été annulé. Visiblement, il contrôlait l'eau, ou quelque chose du genre. Il en éleva un bloc dans les airs, lentement, puis au-dessus de sa tête, pour ensuite être aveuglé par le soleil, et perdre toute concentration. Le bloc lui explosa littéralement à la figure, le couvrant d'eau, et pourquoi pas, de ridicule.

-Haha! Quel idiot!

Le pauvre semblait estomaqué, mais la distance m’empêchait de savoir exactement s'il était confus, en colère ou alors amusé par la situation. Je décida donc de terminer ma séance quotidienne de paresse, et d'aller socialiser un peu, pour une fois. Ceci me permettra de me changer les idées, ou du moins j'espère.

La distance qui nous séparait fut vite disparue, alors que je marchait vers lui. Je me savait médiocre pour entrer en contact avec les gens, mais un mésadapté social comme moi doit faire des efforts, non? Et dire que je ne sais même pas encore ce qu'est qu''Inter-nette''

-Alors, l'eau est bonne au moins?

Content de son exploit, l'étudiant ne prêta aucune attention aux gens qui pourraient l'entourer. Pourquoi s'en soucierait-il? Il sait bien qu'il est ridicule comme cela... Tout mouillé, comme si il s'était lâché... Mais il s'en moquait royalement. En tout cas, pour l'instant.

-Alors, l'eau est bonne au moins?, fit une voix inconnue aux oreilles du jeune Yoshimaru.

Le jeune homme se retourna pour découvrir un garçon d'apparence plus jeune et plus petit que lui. Qui était-il? Yoshi' l'avait déjà croisé dans les couloirs de l'académie mais jamais il ne lui avait adressé la parole. Peut-être parce que lui-même adressait rarement la parole à quelqu'un?

La dernière fois qu'ils s'étaient croisés, L'étudiant sortait d'un cours ennuyeux de mathématique où le seul amusement avait été de voir un gas de sa classe embêter une fille qui, excédée par le garçon, perdit le contrôle de son pouvoir qui était d'inverser la polarité d'un espace comme la salle de classe. Seul lui restait fixé au sol tandis que le reste de la classe, ainsi que les meubles, se retrouvèrent au plafond. Yoshi avait bien rit à ce moment là et rigolait toujours à la sortie de classe où il faillit percuter par mégarde un garçon aux yeux verts et aux cheveux blancs qui passait par là.
Ce même garçon se tenait désormais en face de lui et il était maintenant temps de faire connaissance.

L'eau est parfaite, fit-il pour montrer qu'il goutait à la plaisanterie.

Un courant d'air, cependant, lui fit dresser ses poils faisant comprendre à l'étudiant que la fraicheur de la fin d'après-midi commençait à poindre... Il se trouva alors bête de se retrouver en pareille situation avec un inconnu.

Atashi wa Yoshimaru desu, kimi wa? lui demanda l'étudiant le regard amusé.

Il espérait ainsi faire fondre le silence qui semblait avoir geler l'espace mieux que lui. Cela ne faisait pas longtemps qu'il était arrivé dans cette académie, il ne voulait pas paaser pour un nul.

Je n'ai pas les dons de télépathie de Kizashi, mais il m'apparait évident que
ce garçon n'a pas peur du ridicule. Il me semblait l'avoir déjà vu quelque part, sans doute dans un couloir de Kitai. Comme il n'y a pas tant d'élèves que ça, il est fort possible de reconnaitre un visage croisé.

Première chose que j'apprit sur lui : Il sait prendre les blagues. Deusio, il est frileux! Bon, l'automne arrive, certes, et il est tout trempé.

-Atashi wa Yoshimaru desu, kimi wa?

Je fut un peu destabilisé. Je n'avait pas parlé le japonais depuis des lustres, puisque j'ai été forcé de changer pour l'allemand lorsque... Et ensuite pour le français, qui est totalement à l'opposé de ma langue d'origine. Je compris avec une aisance partielle ce qu'il voulait dire, mais j'était tout simplement incapable de lui répondre, trop mélangé à cause des autres langues.

-Ichigo. Et bien, certains m'appelaient "L'ange éternel" auparavant, mais ce n'est plus la peine...

J'avait renié cette partie de moi il y a longtemps. Ils étaient tous morts, de toute façons. Du coup, je me souvint ou j'avait vu Yoshimaru. C'était justement, dans un couloir, il avait faillit de rentrer dedans. D'autant plus que je n'était vraiment pas d'humeur cette journée là... Ceci dit, je ne sais même pas si l'on peut dire que je "suis d'humeur" normalement.

-Et euh... Quels sont tes pouvoirs? Si c'est le contrôle de l'eau... C'est du déjà vu.

*Alors comme ca tu te faisais appelé "l'Ange Éternel"... Je peine à le croire*, pensa avec amusement le jeune spacio-kinésiste.

Ichigo semblait lui ne plus gouter à ce délire de surnom... Même si sa figure semble avoir connu des jours meilleur...
Il paraissait assez étrange également de voir un être paraissant aussi jeune, bien que grand, parler de sa courte vie avec tant de lassitude dans le regard. De plus, il semblait déstabilisé quand le jeune Yoshi' s'était présenté et lui avait demandé son nom dans un japonnais que lui-même parlait à peine. Élève transféré récemment?

Et euh... Quels sont tes pouvoirs? Si c'est le contrôle de l'eau... C'est du déjà vu, demanda t-il avec une pointe d'hésitation.

En générale, les premiers sujets de conversations tournent surtout sur le temps qui passe. Bien que très commun et ennuyeux, ce thème de la météo a l'avantage posséder une fonction social importante car tous s'interroge sur le temps fait ou qu'il fera. Ici, rien de tout cela. Non, "quels sont tes pouvoirs?" Quoi de plus banale... Tout comme la météo... Et pourtant... dans une académie regroupant tant d'élèves aux pouvoirs plus ou moins dangereux... Que demander de mieux comme entrée en matière?

Oui... et non, commença l'étudiant, techniquement parlant c'est le cas... Mais ce n'est pas cela... tu comprends?

Voyant le regard perplexe d'Ichigo, Yoshi' remarqua être en train de noyer le poisson... Ce qu'il disait ne voulait rien dire. Il réfléchit quelques instant à quelques mots pour expliquer son pouvoir. Ce n'est pas la première fois qu'il en cherchait mais depuis, il avait tout bêtement oublié.

Disons que je suis Spatio-kinésiste, parvient-il à dire, puis s’éclaircissant la voix, j'arrive à modeler l'espace mentalement. Ce que tu as vus tout à l'heure était tout simplement de l'eau emprisonné par mon pouvoir. Un peu comme si j'avais mis de l'eau en boite et que je l'attirais vers moi... Tu saisis? Je n'avais jamais essayé de faire ca avant...

Le jeune étudiant se demanda si il avait réussi à se faire comprendre. Pour donner un autre exemple de son pouvoir, il leva la main vers ça nouvelle connaissance sans le toucher physiquement mais solidifia l'espace telle une main cubique et lui tapota l'épaule. Il n'était pas encore bon dans les détails avec cette main spatiale et sans rondeurs.

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-Spatio-kinésiste? Argh, que de mots compliqués...

Je compris en partie ce qu'il voulait me dire. En gros, il manipule son environnement à souhait? S'il arrive à contrôler un tel pouvoir, avec une énergie comme la mienne...

Il pourrait compresser des montagnes et les lancer à la figure de son prochain sans trop de difficultées. J'imagine que c'est ce que sa donne, lorsque l'on tire son énergie directement de la lumière des étoiles...

Tout d'un coup, Yoshimaru leva le bras, et je ressentit quelque chose à l'épaule, comme si on me tapotait! Mais pourtant, il était bien trop loin! Je commença à paniquer, cherchant qui avait bien pu faire ça. Et puis, je compris: C'était simplement Yoshimaru, utilisant son pouvoir. Rassuré, je décida qu'il était temps pour moi de faire part de mes pouvoirs...

-Ton pouvoir est fort impressionnant, tu sait? Par contre, le mien...

Je me pencha, et, maintenant à genou, je pointa une feuille tout juste tombée d'un arbre, et un minuscule rayon de lumière la brula, et j'écrivis en allemand, Engel, c'est à dire: Ange.

-Je suis capable d'emmagasiner la lumière, et la relacher sur mes ennemis, soit pour bruler, ou simplement obliterer. Je peut aussi être une source de lumière.

J'hésitait à lui parler de mon immortalité. Ce n'est pas que j'en avait honte, mais c'est un tel poids à porter, et cette journée commence si bien... Tant pis, je préfère attendre.

Le jeu petit jeu de pouvoir fit mouche. Le jeune Yoshi' ne pu s’empêcher d'esquisser un sourire devant les coups d’œils inquiets de sa nouvelle connaissance lorsque ce dernier cherchait le pourquoi du comment pour savoir d'où venait le contact.

-Ton pouvoir est fort impressionnant, tu sais? Par contre, le mien... finit-il par dire quand il eu comprit.

L'étudiant, lui, ne trouvait pas son pouvoir impressionnant. Il arrivait localement à bloquer l'espace et pas tout l'espace autour de lui et, de plus, il avait besoin de percevoir (avec au moins un de ses cinq sens) l'objet à bloquer. Certes, son pouvoir avait grandit et lui permettait, désormais, de bouger l'espace bloqué. Mais cela lui demandait encore pas mal de concentration et de temps selon la taille et le poids à bloquer. Enfin, il ne tenait pas plus d'une minute sur la surface bloqué. Finalement, plus c'était loin, lourd, gros et longtemps, plus c'était dure à bloquer.

Ichigo s'agenouilla, prit une feuille d'arbre que le vent avait apporté jusqu'à eux et le pointa du doigt. Yoshimaru s'approcha pour mieux observer et vit qu'à l'endroit où Ichigo pointait son majeur, cela commençait à noircir pour bientot former le mot "Engel"... "Engel"? Qu'est ce que cela signifiait? En quelle langue s'était? Le Spacio-Kinésiste n'en avait pas la moindre idée.

-Je suis capable d'emmagasiner la lumière, et la relâcher sur mes
ennemis, soit pour bruler, ou simplement oblitérer. Je peut aussi être
une source de lumière, expliqua t-il.

Maintenant que notre Yoshi savait cela, il n'avait pas vraiment envie de s'en faire un ennemie. Une question vint cependant lui heurter l'esprit. Pouvait-il bloquer la lumière? Son pouvoir pouvait-il faire office de "fibre optique".
Un coup de vent rappela à l'étudiant qu'il était encore trempé et qu'il attraperait une pneumonie si il ne se dépêchait pas de se sécher.
La question qu'il posa alors au "jeune" Ichigo se construit donc sur cette base sans qu'il réfléchisse plus à sa stupidité.

Et sinon...euh... Tu pourrais faire en sorte de me sécher avec ta lumière? [hrp : je sais, c'est plutôt stupide comme question]

Yoshi regarda alors son nouveau camarade et de demanda si un éclat de lumière aller jaillir au dessus de sa tête comme dans les BD où les évènements idées étaient représentés par des ampoules lumineuses.
Ichigo aura t-il une lueur de génie lui qui semblait être une lumière?

Toujours agenouillé au sol, fixant d'un regard absent les mots inscrit sur la feuille, j'entendis une curieuse question, tellement étrange que je n'était même pas sûr d'avoir bien entendu.

-Te secher?! Euh... Je préfères pas, tu sait, je contrôle pas tout a fait l'énergie et je risque de.. Enfin... bruler ce que tu as sur les dos. Et toi avec, si on manque de chance...

Je prit la feuille dans mes mains, et la broya distraitement. Cette époque était révolue, ceux qui m'appelaient ainsi sont tous morts. Je me releva, afin d'établir un contact visuel avec mon interlocuteur, simplement par mesure de politesse.

-Mais bon, si tu veux on peut se diriger vers l'académie, tu pourras te changer à l'intérieur. Ce qui est préférable à rester ici, tout trempé. De toutes façons, j'en ai assez d'être à l'extérieur.

Il ne me restais plus qu'a attendre sa réponse avant de bouger. Tout ce qu'il me faut, c'est bouger, pour éviter de penser à Kizashi, qui était à l'infirmerie...

Ce qui me rapelle, je doit lui rendre visite ce soir.

[hrp: désolé du retard!]

La réponse d'Ichigo fit hausser les épaule de l'étudiant qui lui aurait bien voulu encore rester un peu dehors. Yoshi pensa vaguement au pouvoir de sa nouvelle connaissance comme étant une sorte d'appareil Micro-onde laquelle lui rappelait les soirs où il s'y faisait chauffer son lait chocolaté.
A ce souvenir, les lèvres de notre Kinésiste esquissèrent un sourire.

Ok, retournons dans notre chère académie dans ce cas. fit-il le sourire changeant de sens.

Quelque chose semblait perturber Ichigo, Yoshimaru le voyait dans son regard. Le fait aussi qu'il veuille rentrer si tôt augmentait cette étrange impression.

Tout va bien Ichigo? Tu sembles soucieux? Si je te dérange, dis-le...

Quelle étrange idée. Comme si il s'inquiétait pour de vrai... On fond de lui peut-être... Le jeune garçon était pourtant habitué à ne pas manifester ses sentiments. Il arrive parfois que la curiosité prenne le dessus sur sa philosophie... mais le cas présent est tout à fait diffèrent de celui avec Le petit Soren. Cela faisait d'ailleurs un certain temps qu'il ne l'avait pas revu. Où était-il et que faisait-il.

L'étudiant amorça son retour vers le bâtiment scolaire et éternua soudainement. Lui qui voulait rester dehors... Le voici qui vient de prendre un coup de froid à cause de sa stupidité.

[hrp: désolé je suis en panne en ce moment]

[meuh, ne parlons pas du mien -><-]

Yoshimaru accepta de rentrer, l'air un peu résigné. Il devait aimer être dehors, à l'air frais, mais moi, je préférais largement être à l'intérieur de l'académie, qui était ma seule vraie demeure désormais.

-Tout va bien Ichigo? Tu sembles soucieux? Si je te dérange, dis-le...

-Hein? Comment sa, tu me déranges?

La réponse fut instinctive, et très directe. Il ne pouvait pas savoir que je pensait à Kizashi, bien sur. À moins d'être télépathe, comme lui. Senyu commença à marcher vers l'établissement, et je m'empressa de lui emboiter le pas. Il s'arretta, aussi sèchement que s'il avait foncé sur un poteau, et éternua. Je fut prit d'un rire nerveux, un peu coupable de n'avoir pas pu l'aider avant qu'il prenne froid. Tant pis, il s'était foutu dans ce pétrin tout seul, non?

Nous fumes bientôt arrivés dans l'académie, et une question s'échappa, sans que je puisse la retenir:

-Dis-moi, tu est à quel étage?

Ha, et moi qui hait tant le babillage inutile, j'aurais simplement dû me contenter de le suivre!

Suite à l’éternuement, le froid gagna peu à peu notre étudiant. Le chemin jusqu'à l'académie se passa rapidement ponctué par les soubresaut des poumons du jeune garçon.

-Dis-moi, tu es à quel étage? demanda Uruwa.

Qu'était-il en train de lui demander? Yoshimaru n'en avait pas la moindre idée. pouvait-on traduire cela par : Dans quel monde (sous-entendu monde parallèle) vis-tu? Quelque chose de plus simple surement. Peut-être faisait-il simplement allusion à son dortoir?

Mais au fait... Dans quel dortoir dormait-il? Notre étudiant eu soudain un gros trou de mémoire... Le rhume sans doute... Il faut dire qu'il y passait si peu de temps, à part quand il ne pouvait pas rester éveillé plus longtemps. Entait il n'avait pas besoin de savoir où se trouver sa chambre, il y dormait. Point. Il suit juste son instinct. Un jour, il finira par dormir dans un lit qui n'est pas le sien.

Tu veux savoir où je dors? répondit-il sur un ton de réflexion. Tu sais, les lits ne sont pas prévus pour deux... rajouta t-il pour plaisanter.

Dans le second étage je dirais... Il y a une espèce de moquette à losange mauve et bleu hideuse dans le couloir...

Il ne savait pas vraiment où lui mènera cette discussion mais il devait d'abord passer à l'infirmerie. Prudence oblige. il ne tenait pas à attraper une pneumonie.

Tu veux savoir où je dors? répondit-il sur un ton de réflexion. Tu sais, les lits ne sont pas prévus pour deux...

-Des lits prévus pour quoi?

Pourquoi parlait-il de lits à deux? J'entendis un peu de babillage par la suite, mais c'était indistinct e flou. Je me creusa la cervelle un instant, puis compris ce à quoi il devait faire alusion.

-Oh! Tu crois que je suis!? Enfin, est-tu...

Il m'avait surpris. Mon ton indiquait cependant un détachement étrange, en dehors de l'effet de surprise que sa phrase avait engendré. Les questions se bousculèrent dans mon pauvre crâne. Depuis quand ce genre de chose était important?

*Depuis que tu as recommencé a vivre normalement, idiot!*

Je secoua la tête, comme pour chasser les voix de mes anciens amis, ces foutus revenants qui ne cessaient de me hanter.

C'est alors que je réalisa, que depuis les années 1940, je n'ait aimé personne. Je ne sait probablement même plus en quoi ça consiste! L'embarras me saisit, tout comme l'éventualité que Yoshimaru m'ait tendu un piège, et que j'ai bêtement mordu à l'hameçon comme un amateur.